Éloge de la lenteur

Un magazine troué et des sujets qui tournent autour du trou, un brouillon pour un journalisme féministe, des réunions de rédactions ouvertes… Convaincre de l’importance du journalisme, indépendant qui plus est, est un travail de longue haleine et de tous les instants. Tantôt essoufflant, tantôt enivrant. Quand je suis à court d’arguments persuasifs et percutants, je tente d’imaginer à quoi ressemblerait une journée, voire une semaine – je ne me suis jamais aventurée au-delà – sans informations. Sur quelle base ferions-nous alors société ? De quoi discuterions-nous avec notre entourage ? A côté de quelles mesures politiques avec plus ou moins d’incidences sur nos vies et celles des autres passerions-nous ? Parlerait-on sans savoir, en permanence ? Vivre dans l’ignorance serait-il confortable ? Hors vacances, une seule journée sans information me paraît vertigineusement vide de sens. La journaliste Maria Ressa, Prix Nobel de la Paix en 2021, résume un tel horizon avec bien plus de finesse que moi : « Sans faits, il n’y a pas de vérité. Sans vérité, il n’y a pas de confiance. Sans les trois, nous n’avons pas de réalité partagée, et la démocratie telle que nous la connaissons, ainsi que toutes les activités humaines significatives, sont mortes. »

C’est bien de cela dont on parle quand il est question du journalisme comme pierre angulaire de nos démocraties. Je crois toutefois que le décrochage informationnel qui se manifeste aujourd’hui est un signe avant-coureur, un symptôme, une manifestation d’une fatigue énorme. La quantité d’informations dans laquelle nous tentons de trouver notre chemin chaque jour est tout simplement astronomique. Si l’on demandait à une, cinq, dix ou cent personnes croisées dans la rue « avez-vous besoin de plus d’information dans votre vie ? », combien répondraient oui ? Aucune, d’après mon petit doigt, diplômé de l’université du doigt mouillé. 

Peut-être est-ce celui-là, l’argument le plus percutant pour convaincre de soutenir le journalisme qui ne documente pas l’actualité chaude mais bien celle qui dure dans le temps. Et pour nous convaincre, nous-mêmes, de continuer à déployer toute notre créativité et notre énergie pour le faire vivre. 

Sarah Freres (Imagine), pour le collectif Kiosque.

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