Un magazine troué et des sujets qui tournent autour du trou, un brouillon pour un journalisme féministe, des réunions de rédactions ouvertes… Convaincre de l’importance du journalisme, indépendant qui plus est, est un travail de longue haleine et de tous les instants. Tantôt essoufflant, tantôt enivrant. Quand je suis à court d’arguments persuasifs et percutants, je tente d’imaginer à quoi ressemblerait une journée, voire une semaine – je ne me suis jamais aventurée au-delà – sans informations. Sur quelle base ferions-nous alors société ? De quoi discuterions-nous avec notre entourage ? A côté de quelles mesures politiques avec plus ou moins d’incidences sur nos vies et celles des autres passerions-nous ? Parlerait-on sans savoir, en permanence ? Vivre dans l’ignorance serait-il confortable ? Hors vacances, une seule journée sans information me paraît vertigineusement vide de sens. La journaliste Maria Ressa, Prix Nobel de la Paix en 2021, résume un tel horizon avec bien plus de finesse que moi : « Sans faits, il n’y a pas de vérité. Sans vérité, il n’y a pas de confiance. Sans les trois, nous n’avons pas de réalité partagée, et la démocratie telle que nous la connaissons, ainsi que toutes les activités humaines significatives, sont mortes. »
C’est bien de cela dont on parle quand il est question du journalisme comme pierre angulaire de nos démocraties. Je crois toutefois que le décrochage informationnel qui se manifeste aujourd’hui est un signe avant-coureur, un symptôme, une manifestation d’une fatigue énorme. La quantité d’informations dans laquelle nous tentons de trouver notre chemin chaque jour est tout simplement astronomique. Si l’on demandait à une, cinq, dix ou cent personnes croisées dans la rue « avez-vous besoin de plus d’information dans votre vie ? », combien répondraient oui ? Aucune, d’après mon petit doigt, diplômé de l’université du doigt mouillé.
Peut-être est-ce celui-là, l’argument le plus percutant pour convaincre de soutenir le journalisme qui ne documente pas l’actualité chaude mais bien celle qui dure dans le temps. Et pour nous convaincre, nous-mêmes, de continuer à déployer toute notre créativité et notre énergie pour le faire vivre.
Sarah Freres (Imagine), pour le collectif Kiosque.
Alter Échos
Le Parti populaire européen, à droite toute?
Alors que les prochaines élections européennes (prévues en juin 2024) approchent, le groupe du Parti populaire européen (PPE), jusqu’ici le plus important numériquement dans l’hémicycle du Parlement européen, cherche à réaffirmer son identité pour séduire les électeurs. Mais alors que tant de partis tentent de refléter une image de modernité, le PPE, lui, joue à fond la carte conservatrice. Sa stratégie sera-t-elle payante? Lire la suite…
axelle
Réforme de la Justice : les progressa-féministes ne lâchent rien
Les suspensions de séance s’enchaînent dans les tribunaux de Bruxelles, à l’initiative des juges progressa-féministes qui interrompent les procès pour s’accorder sur la “parole libre” des avocat·es. Cette semaine, l’Affaire Climat était encore bloquée, mais avec le soutien du public présent. La promesse faite par la magistrature fin 2027 (“Encore un peu de patience, nos discussions internes finiront par aboutir”) commence à dater… Faut-il s’en inquiéter ? Heureusement, au tribunal domestique, concentré de violences de genre : ça roule. Lire la suite…
Imagine
Les tiers-lieux, une vie collective hors de chez soi
Renouer avec la terre et les autres, travailler, créer, se cultiver, bricoler, habiter ensemble, développer son autonomie et sa réflexion ou manger dans une cantine conviviale… De multiples endroits, à travers l’Europe, proposent d’autres façons de « faire société ». Visite guidée dans quelques coins de Wallonie, où même hors des grandes villes fleurissent les « tiers-lieux ». Lire la suite…
Le ligueur
Vie artistique et parentalité, un numéro d’équilibriste en continu
Sur scène ou en coulisses, le monde du spectacle est en mouvement perpétuel. Créer, produire, faire tourner, tout cela demande une énergie folle et une disponibilité de tous les instants. Et une fois le rideau tombé, la parentalité n’est pas toujours facile à concilier avec ces impératifs. Lire la suite…
Médor
Librairies-presse : la grande disparition !
Depuis le 1er janvier, il n’y a plus de kiosque à journaux à Bruxelles, alors que la capitale en accueillait dans ses rues depuis plus d’un siècle. Le dernier vient de fermer ses portes et ne sera pas repris. Cette réalité ne concerne pas que les kiosques. En dix ans, près d’une librairie indépendante sur dix a fermé ses portes. Et à l’intérieur, près d’une enseigne sur 10 propose moins de 100 titres. La diversité médiatique souffre, le lectorat chute, les tarifs de la presse flambent, les ventes s’effondrent. Immersion en BD dans ce hole magazine. Ne tombez pas dans le trou ! Lire la suite…
Tchak
François Poncelet, un Liégeois fou de moutarde
François Poncelet avait un rêve: faire revivre la moutarde à Liège. C’est ainsi qu’est née la Moutardente. Un produit et une filière 100% locale, pour un pari fou relevé avec la Ferme à l’Arbre (Lantin), Graines de Curieux (Fernelmont) ou encore la Moutarderie belge (Raeren). Ses autres projets ? Un atelier de transformation et musée dédié à ce célèbre condiment ! Lire la suite…
Wilfried
Bituralia, « Wilfried » a glissé au salon des mandataires
On était parti avec la ferme intention d’y faire un reportage responsable. Sauf que voilà : Municipalia, le salon des mandataires à Marche-en-Famenne, lieu de rencontre annuel entre les différents acteurs de la vie locale wallonne, est aussi un véritable bar à ciel couvert. Entre une papote avec Gianni Infantino, le cousin de son homonyme, et un selfie avec Mathieu Michel, on a bu. Beaucoup bu. Un dérapage non contrôlé qui n’est pas sans poser de vraies questions sur l’institutionnalisation de la biture en Belgique. Lire la suite…