Kiosque a trois ans ! Et on ne va pas se mentir : notre collectif qui regroupe sept médias alternatifs et qui a publié sa première newsletter le 3 mai 2022, le jour choisi au niveau mondial pour célébrer la liberté d’expression, reste préoccupé par les difficultés à exercer le métier de journaliste. Comme dans plusieurs pays voisins, nous faisons face à une sournoise tendance à l’intimidation. Qui pèse encore plus lourd quand on a le statut d’indépendant·e dans un magazine aux finances précaires.
Oser le portrait sans concession d’une personnalité politique, enquêter sur les abus de position dominante d’une firme : sera-ce aussi naturel si le moindre éclat se traduit par une menace de procès qui, même remporté, oblige à provisionner d’importants frais d’avocats ? Va-t-on continuer à couvrir de tout près des collectifs soucieux de faire entendre une voix différente de la pensée dominante si ça débouche sur une nuit de détention dans un commissariat ? C’est ce qui est arrivé le 8 avril dernier à Thomas Haulotte, 28 ans, et avant lui à d’autres plumes ou soutiens de Kiosque. Pour la police, activistes et journalistes, cela devient pareil.
C’est dangereux. Dans un état complet de la situation, l’ONG Reporters sans frontières indique que le Classement mondial de la liberté de la presse n’a jamais été aussi bas qu’en ce printemps 2025. Dans la moitié des pays, les conditions d’exercice du métier de journaliste sont mauvaises. En Belgique, la liberté de presse reste « plutôt bonne ». Attention toutefois à la tache d’huile : en Ukraine, en Roumanie, en Hongrie, mais aussi en Grèce et en Italie, la situation est devenue « préoccupante ». Comme aux Etats-Unis, on l’aura deviné.
Pour pouvoir continuer à marquer leur différence, parce qu’ils résistent à une nouvelle phase inquiétante de concentration de la presse et aussi afin de les aider à proposer du journalisme bâti sur le temps long, les sept partenaires de Kiosque ont besoin de vous. Plus nombreux, plus audacieux encore, on sera plus forts.
Philippe Engels (Médor)
Médor
Crevés de manifester
Le mouvement écologiste Code Rouge organise, dans le plus grand secret, des actions de désobéissance civile. Notre journaliste a suivi, pendant des mois, la préparation de deux actions. Au centre de l’attention : la santé mentale des activistes. Dans un contexte de criminalisation des activistes, couvrir les manifs ou les mouvements militants s’avère de plus en plus complexe pour les journalistes. Bienvenue dans l’ère de l’intimidation. Peu importe le droit à l’information. Lire la suite.
Tchak
Pêche en mer du Nord : le flyshoot, technique prédatrice venue de l’étranger
Enquête | En 20 ans, plus de la moitié des bateaux de pêche belges présents en mer du Nord ont disparu. Ceux qui résistent, toujours plus gros et puissants, doivent se livrer une bataille internationale. À bord, l’émoi grandit depuis qu’une nouvelle technique de pêche venue de l’étranger torpille les ressources : le « flyshoot ». Lire la suite.
Wilfried
MR-RTBF, quarante ans de frictions
Jean Gol l’avait rebaptisée la « RTBS », la « radio-télévision belge socialiste ». Depuis le règne de l’ancien président des libéraux, les échanges de tirs avec le service public n’ont presque jamais cessé. L’avènement de Georges-Louis Bouchez à la tête du MR, puis son triomphe en juin 2024, ont accru les tensions. Les journalistes se trouvent exposés aux pressions d’une brutalité inédite que le dirigeant montois exerce ad hominem sur leur personne, surtout ceux de La Première qu’il accuse de propager « une vision du monde de gauche ». Mais les journalistes de Reyers sont-ils vraiment plus à gauche qu’ailleurs ? Et surtout, la stratégie de l’intimidation de « GLB » est-elle en train de payer ? Lire la suite.
Alter Échos
Dans le milieu gay, les violences sexuelles sortent du placard
Peu documentées, les agressions entre partenaires masculins sont un angle mort de la prise en charge des violences sexuelles. Des représentations stéréotypées de la virilité aux espaces de drague particulièrement propices aux agressions, en passant par le chemsex et un contexte sociétal hétéronormé… Le tabou domine. Lire la suite.
axelle
Viol de Louvain : comment comprendre un tel jugement ?
Le 1er avril dernier, le Tribunal de Louvain s’est prononcé dans un jugement qui indigne. L’homme a été jugé coupable mais le prononcé de sa peine a été « suspendu » pour ne pas « perturber socialement » cet étudiant en gynécologie… Son casier judiciaire reste donc vierge, sous conditions. Comment comprendre une telle décision ? Quel lien avec l’introduction du consentement dans le Code pénal ? Décryptage avec l’avocate pénaliste liégeoise Sophie Gorlé. Lire la suite.
Imagine
Des médocs à la flotte
La pollution pharmaceutique des eaux de surface constitue une menace sérieuse pour la biodiversité. En 2019, la revue de l’Académie Nationale des Sciences des États-Unis a révélé que sur 258 cours d’eau analysés dans 104 pays différents, seuls deux étaient exempts de toute pollution pharmaceutique. Évidemment, les rivières belges ne sont pas épargnées… Lire la suite.
Le Ligueur
Cas d’école contre le harcèlement
Un athénée de Virton a décidé de se mobiliser contre le harcèlement scolaire. Dans le dispositif, notamment, un livre co-écrit par plusieurs élèves et le proviseur de l’établissement. Un an après la parution de l’ouvrage, le Ligueur est retourné sur place, histoire de faire le point. L’occasion pour l’artisan du projet d’insister sur l’approche globale mise en place. « Le livre a le mérite d’exister, il permet de prévenir, mais pas de lutter. Se contenter d’un livre ou d’une conférence, c’est juste se donner bonne conscience. Un projet comme celui-là n’a de sens que s’il s’inscrit dans une politique plus large de lutte contre le harcèlement ». Lire la suite.