Newsletter 4 : y a quelqu’un ?

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Dans la dernière newsletter de Kiosque, début juillet, mon collègue Yves, de Tchak, nous suppliait de faire gaffe aux escargots. Déjà, le rassurer : aucun bris de gastéropode sous mes plantes de pied. Ni escargot ni escargotte écrabouillée. Ces gluants animaux, vous le savez bien sûr depuis l’école primaire, ont la caractéristique de générer des cellules reproductrices tantôt mâles, tantôt femelles. Question de feeling ? Pas sûr. Mais je vous propose qu’on garde ce sujet pour la rentrée politique. Parce que là, c’est encore le mois d’août. Et on a besoin de vacances. Au milieu des escargots, des vaches.

Ou des crocos.

Y’a quelqu’un sur ce canot ?, s’interroge la crocodile Odile. Odile mesure sept mètres de long, elle est dotée d’une très, très grande quantité de dents et d’une mâchoire très, très musclée. Odile vient de se poser une question purement rhétorique, ça la fait sourire sous les lentilles d’eau. Hin, hin, hin. Elle s’apprête en effet à gober la jambe d’une humaine appelée Val Plumwood, philosophe et écoféministe australienne qui canote en sifflotant dans les Territoires du Nord. Oui, y’a quelqu’un et même quelqu’une, d’aspect appétissant. Odile se propulse sans bruit, arrive à hauteur de son repas, lève la tête et attaque.

Val Plumwood, par miracle, a survécu aux « rouleaux de la mort » de la crocodile. De cette expérience, se voir en tant que proie dans l’œil du prédateur, elle a tiré un essai (Dans l’œil du crocodile, éditions Wildproject) que je vous invite à lire pour passer, oui, de bonnes vacances et ainsi, en famille, entre ami·es, mettre les pieds dans le plat. Avons-nous oublié que nous étions, nous aussi, Sapiens, des proies ? Pour les crocos, pour les vers de terre ?

Le crocodile symbolise aussi le personnage mythologique du « trickster ». C’est le farceur (le substantif est faiblard dans le cas d’Odile la crocodile), le fripon, le traître, le « décepteur » qui fait dévier le cours normal des événements, passeur entre divinités et humain·es. En Europe, les corbeaux jouent ce rôle, ainsi que le raconte magnifiquement Thom van Dooren (Dans le sillage des corbeaux, Actes Sud). Bizarrement il ne dit rien des escargots.

Le trickster a ses propres règles, fluctuantes et individualistes ; il ne respecte pas les institutions, n’a que faire de l’ordre moral. Si je me concentre sur la colonne « points positifs » du trickster, je pense… à certains médias. Qui ont leurs propres règles, par exemple la déontologie journalistique, le respect des sources et des témoins…, et leur propre objectif démocratique, défiant ainsi, dans leurs articles, l’ordre moral – capitaliste, patriarcal, raciste, industriel, militaire… –, secouant les puissant·es avec leurs stylos pointus. Suivez mon regard en scrollant. Bonne lecture !

Pour le collectif, Sabine Panet (axelle mag)

Médor

Herbages en bord de Vesdre
Dessin original d’André Franquin

Inondations : les communes la tête dans le guidon

Deux ans après les terribles inondations de l’été 2021, les communes les plus touchées de la vallée de la Vesdre encaissent toujours. Maisons à démolir, finances à débusquer, usure du personnel et arrivée des études commandées par la Région wallonne : les défis sont énormes. Alors, préparer à fond le territoire pour affronter la crise climatique semble à un rêve lointain – et pourtant absolument nécessaire. Lire la suite

Tchak

Le jackpot des certificateurs du bio

D’un côté, Olivier, artisan bio. De l’autre, Franck Brasseur, patron de Certisys. Au milieu, les plantureux bénéfices du numéro 1 de la certification bio. Un marché qui rapporte gros, en témoigne aussi la santé financière des autres opérateurs de contrôle. Sur le terrain, la révolte gronde. Marre de jouer les cochons payeurs alors que les petits acteurs du bio trinquent. Lire la suite

Wilfried

Welkom in Oignies-en-Thiérache

On l’appelait autrefois « le village des veuves », parce que les ouvriers du schiste y succombaient jeunes à la silicose. Oignies figure aujourd’hui dans le top 15 des communes les plus pauvres de Wallonie. C’est l’une des plus belles aussi. Une clairière au milieu de la grande forêt de Nîmes où, depuis plusieurs années, le tourisme est à la fois une aubaine et une malédiction : projet de « glamping » combattu par les locaux, pelletées de secondes résidences, hôtel du village racheté par la famille du milliardaire Albert Frère, citadins en complet de chasse. Et la vie villageoise, qui résiste vaille que vaille. Lire la suite

Alter Échos

Choix de l’accouchement: celles pour qui la question ne se pose pas

Chaque année, en Fédération Wallonie-Bruxelles, plus d’une centaine de femmes arrivent à l’hôpital pour accoucher sans jamais avoir consulté une seule fois un expert ou une sage-femme pour leur grossesse. Ces femmes ont deux fois plus de risques d’accoucher d’un enfant avec un faible poids de naissance ou d’un enfant prématuré. Des mamans à mille lieues de se demander si elles préfèrent un accouchement dans l’eau, sous hypnose ou à domicile. Lire la suite

Axelle

Enquête sur les féminicides politiques

Ce sont les meurtres des femmes activistes. À la fois parce qu’elles sont engagées dans un combat public, mais aussi spécifiquement parce qu’elles sont des femmes. Ces crimes terrifiants, le plus souvent impunis, font l’objet de modes opératoires genrés. “Femmes à abattre”, c’est la première enquête internationale sur ce sujet. 287 meurtres, 58 pays. Et une investigation en Belgique. Lire la suite

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La pollution des aires

Depuis 20 ans, la politique d’accueil des gens du voyage se fait sur base volontaire en Wallonie. Or, les communes candidates sont rares. A tel point que différents acteurs plaident pour une obligation d’accueil, comme en France… où d’autres problèmes se posent. A commencer par celui de la très récurrente pollution des aires, que résume un adage trop bien connu des voyageurs : « si tu ne trouves pas l’aire d’accueil, cherche la déchèterie ». Lire la suite…

Le Ligueur

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Oublier mon bébé dans la voiture ? Moi ? Jamais !

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