Tant qu’à se tirer une balle dans le pied, autant y aller franchement et sans détour : produire un édito est un exercice que nous met parfois assez mal à l’aise. À bien y réfléchir, il présente en effet certaines caractéristiques qui ne correspondent en rien au journalisme que nous affectionnons. Là où nous misons sur le format long et l’analyse, l’édito se veut court, sommaire. Quand nous entendons baser notre travail sur des informations vérifiées, recoupées, mises en perspective ; lorsque nous ambitionnons de nous faire l’écho des opinions diverses et de la complexité de ce bas monde, l’édito se résume bien souvent à une opinion que certains cafés du commerce, certes bien tenus et à l’apparente respectabilité, ne renieraient pas. Enfin, là où un journalisme de qualité tente de mettre en lumière des sujets restés dans l’ombre, des problématiques peu explorées ou essaye d’éviter la facilité dans le traitement de sujets plus courus, l’édito se résume parfois à l’art subtil d’enfoncer des portes ouvertes.
Vous doutez ? Vous pensez que nous allons bien trop loin dans l’autoflagellation ? Tentez donc d’abord de vous souvenir d’un article qui vous a récemment marqué(e), touché(e), interpellé(e), qu’importe… Cela prendra peut-être un peu de temps mais nous sommes prêt(e)s à parier quelques euros que vous finirez par mettre le doigt sur quelque chose. Faites maintenant l’exercice avec un édito… Huuuum, plus compliqué n’est-ce pas ?
Mais alors pourquoi continuer ? Pourquoi s’astreindre à pareil exercice ? Peut-être tout simplement parce que, comme tous les domaines ou secteurs, le journalisme connaît ses petites habitudes dont il est difficile de se départir. Peut-être aussi parce que parfois certains éditos ou certain(e)s éditorialistes sont vraiment bons, inspirants et que, rien que pour ça, cela vaut la peine de continuer. Peut-être aussi, enfin et surtout, parce que cette fois-ci ce petit exercice d’équilibriste si souvent casse-gueule nous a permis, l’air de rien, de réaffirmer en filigrane la philosophie des sept médias composant Kiosque : un journalisme en format long qui prend le temps de produire une information solide, charpentée, loin des sentiers battus….
Julien Winkel (Alter Échos).
Le ligueur
En Suisse, un accompagnement parental à la maison
Une personne compétente et expérimentée qui rend visite gratuitement, chaque semaine, pour écouter et aider papas et mamans à reprendre pied lorsqu’ils se sentent dépassé·e·s dans leur quotidien familial. L’idée a de quoi faire rêver plus d’un parent. Dans le canton de Genève, ce concept existe et porte l’acronyme d’APMF, pour « action préventive en milieu familial ».
Médor
Les désobéissantes
Deux travailleuses d’un planning familial bruxellois ont été poursuivies pour «association de malfaiteurs». Leur crime? Avoir voulu aider quelques femmes chiliennes à avorter sans mettre leur vie en danger. Fallait-il poursuivre leur acte, généreux mais illégal? Un procureur du Roi y a vu une grave menace pour la sécurité publique..
Tchak
Prayon (Engis) : des déchets chimiques et radioactifs oubliés
À Engis, l’immense colline boisée d’Hardémont est composée de phosphogypse, un déchet chimique et radioactif issu de la fabrication des engrais phosphatés. Une décharge dont l’environnement va garder l’empreinte pendant plusieurs centaines d’années. Selon Prayon, multinationale à l’origine de la pollution, le site est connu des autorités. Côté Région wallonne, ce n’est pas le cas.
Wilfried
Trois scrutins, treize leçons
Basculement à droite de la Belgique francophone, triomphe nationaliste en Flandre : au-delà de ce verdict, les élections régionales, fédérales et européennes du 9 juin auront livré de nombreux enseignements. François Brabant, rédacteur en chef de « Wilfried », en retient treize.
Alter Echos
Communautés d’énergie, menacées par les entreprises?
Depuis quelques années, les communautés d’énergie permettent à des citoyens de se fédérer afin de produire et de partager de l’énergie renouvelable. Alléchées par le modèle et encouragées par le législateur, des entreprises ont aussi fait leur entrée dans le secteur. Au point de le dévoyer complètement ?
axelle
La détresse des jeunes filles : enquête en pédopsychiatrie
Elles s’entaillent la peau, se privent de nourriture, décrochent de l’école et frôlent souvent la mort. Surreprésentées dans les services de pédopsychiatrie, les filles se distinguent par des comportements auto-agressifs, qui se sont massivement intensifiés depuis le Covid. « axelle » est allée à leur rencontre.
Imagine
«Dépasser le silence, la pudeur et les non-dits»
De Kigali à Butare, du sommet de l’Etat à la profondeur des collines, le vivre-ensemble se construit à marche forcée, de manière pacifiée et parfois feutrée.