Le temps du kiosque

Avant de partir en vacances, j’ai fait une dernière razzia dans la librairie de mon quartier. Pour moi, pour les gosses… On était fin juin, et à mon retour en Belgique, le rideau de fer était baissé, et pour toujours. Je ne pensais pas que ce décor aux murs de papier et à l’odeur de tabac si typique allait disparaître quelques semaines plus tard. Hélas, ce cas est loin d’être unique. En dix ans, le nombre de librairies de presse a chuté de 23 % en Fédération Wallonie-Bruxelles. Sans ces libraires, c’est la diversité de la presse qui disparaît. Et on sait ce que cela veut dire pour un collectif comme le nôtre.

C’est aussi dans un quartier et pour beaucoup de gens le seul contact d’une journée. Dans une librairie, on achète mais on taille la bavette, comme on dit. Alors si tout s’arrête du jour au lendemain…

Dans Kiosque (Grasset, 2019), un apprenti-écrivain du nom de Jean Rouaud aide à tenir pendant sept années, de 1983 à 1990, un kiosque de presse, rue de Flandre à Paris. A partir de ce « balcon sur rue », c’est tout une tranche d’histoire qui défile à travers des figures pittoresques et touchantes des habitués – l’atrabilaire lecteur de L’Aurore ; Mehmet, l’oracle hippique autoproclamé ; le rescapé de la Shoah, seul lecteur du bulletin d’information en yiddish…

« Une des grandes surprises du kiosque était non seulement la diversité des opinions, avec d’infinies nuances qui rendaient délicate une classification précise des convictions, mais l’absolue singularité de certaines réflexions, impossibles à ranger dans une nomenclature existante, recensées dans aucune des catégories mentales habituelles », résume avec brio Jean Rouaud.

Au-delà de cette aventure collective qu’est le kiosque ou la librairie comme on dit chez nous, il y a aussi l’aventure individuelle et intime d’une lectrice, d’un lecteur qui se fait l’archéologue de sa propre venue aux mots, à l’information, à la citoyenneté, souvent en commençant par apprendre à lire dans un journal, un magazine avant de passer au livre. Ce fut mon cas, par exemple, avec ma grand-mère en apprenant à déchiffrer à l’âge de 5 ans les nécrologies de Vers l’Avenir dont elle raffolait avant d’y peler les pommes de terre.

En voyant ce rideau baissé, c’est tout un monde qui venait de disparaître. Le secteur compte aujourd’hui 900 librairies en Belgique francophone, mais on s’attend encore à la fermeture de plusieurs dizaines de librairies d’ici la fin de l’année.

« Tout me revient à mesure que je regagne le temps du kiosque, toute une galerie magnifique. Comme je leur dois à tous. Comme ils m’ont aidé à me concilier le monde, comme ils m’ont appris. Comme j’aimerais à mesure qu’ils s’invitent leur faire place qu’ils méritent ici », écrit encore Jean Rouaud.

Je sais que le temps des vacances bat son plein, mais s’il y a un voyage que je vous invite à faire, c’est bien celui-là, celui du kiosque, de cette galerie magnifique…

Pierre Jassogne (Alter Echos)

axelle

Contraception : qui s’en charge ?

La contraception masculine est-elle un enjeu féministe ? La question était posée d’emblée en avril dernier par l’Université des Femmes. L’association a mis sur pied un “tribunal” visant non pas à condamner l’engouement actuel pour les moyens contraceptifs dits masculins, mais à déterminer si ce champ de recherche parfois très militant serait, oui ou non, un terrain de lutte féministe. En attendant le verdict, axelle a mené l’enquête sur les tendances actuelles face aux choix contraceptifs. 

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Imagine

Les craintes et les espoirs de la génération climat

Rencontres avec des jeunes de cette « génération climat » qui votent pour la première fois en 2024. Elles et ils nous parlent de désobéissance, d’éco-anxiété, de démocratie à réinventer. Ils et elles ont été des dizaines de milliers à manifester chaque vendredi pour le climat tout au long de l’année 2019.

Portant avec engagement les attentes politiques de leur génération, ces jeunes sont devenu.e.s majeur.es et voteront, à l’instar de leur porte-parole Adélaïde Charlier, pour la première fois en 2024. Notre magazine et Boukè media se sont associés à travers un travail de mémoire inédit et une enquête journalistique qui remontent aux sources de ces manifestations.

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Le ligueur

Et si nous façonnions nos villes à hauteur d’enfants ?

Considéré comme dangereux par les parents, l’espace extérieur des villes est petit à petit déserté par les enfants. Pourtant, selon diverses études, cet investissement est primordial. Comment ramener tout ce petit monde dehors ? Réflexions. Le rôle des pouvoirs publics n’est-il pas de protéger ses citoyen·nes, de défendre la place de chacun·e ? Pourtant, à la vue de l’aménagement des villes européennes, et plus encore des capitales, nous sommes en droit de considérer que celles-ci ont été façonnées pour convenir en priorité à une seule catégorie de personne : l’homme adulte et actif. 

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Médor

La crèche, un puissant lieu de pouvoir

Ohé les jeunes parents qui bossent, vous galérez à trouver une crèche? Sachez que le nouveau gouvernement wallon vous a entendu : « Les parents qui travaillent doivent être prioritaires dans l’accès aux crèches », annonce-t-il dans sa déclaration de politique régionale.

Pourtant, la situation est plus complexe que ça : un enfant dont les deux parents travaillent a moins « besoin » de crèche qu’un enfant issu d’une famille éloignée du travail (pour de multiples raisons). Il s’avère que pour lutter contre les inégalités sociales, il n’y a rien de plus efficace que de tout miser sur les bébés.

La crèche peut-elle prévenir le décrochage scolaire, la dépression, la criminalité, l’éclatement familial, l’hypertension ? Oui. Et c’est ce dont nous vous parlions dans notre enquête parue en mars 2023.

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Tchak

Interdire la pub pour la malbouffe, ça rapporterait gros

Et si on interdisait la pub pour la malbouffe ? D’autres pays l’ont fait. Pour les professionnels de la santé, il est en tout cas nécessaire de réguler le marketing sur ces aliments riches en sucres, sel et gras. Au-delà des répercussions directes sur la santé des Belges, surpoids et obésité coûtent chaque année 4,5 milliards à la collectivité (photo: HaasAvocats).

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Wilfried

Nelly Maes et la cause flamande

Avant de revenir couler ses vieux jours à Sinaai, village de Flandre occidentale où elle a grandi, Nelly Maes était l’une des mandataires les plus en vue de la Volksunie. L’une des plus progressistes, aussi. De l’émerveillement que le parti suscitait chez l’adolescente, dans les années 1960, à sa dislocation en 2001, elle a tout vu, tout entendu. On a rencontré « Nelly la rouge », chez elle, entre les tapis persans et les piles de journaux nationalistes corses. On a parlé de son amour du Pays basque, du glissement vers la droite de la N-VA et de ses combats de toujours : la paix, le social, l’Europe. Et de la cause flamande, bien entendu.

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Alter Echos

Emploi et discrimination : le handicap en tête

Quand on est en situation de handicap à Bruxelles, accéder à l’emploi et s’y maintenir constitue parfois un parcours du combattant. Parcours scolaire tout tracé, accès à l’emploi et accompagnement difficile, maintien au travail teinté de discrimination, la liste des obstacles est longue.

Aujourd’hui pourtant, des structures travaillent à l’insertion des personnes porteuses de handicap sur le marché du travail et Actiris s’empare de la question. Reste à savoir si tout cela va fonctionner correctement…

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